Les Amis du Cher Canalisé
Partageons la riviére et sauvons son patrimoine
HISTORIQUE - PATRIMOINE FLUVIAL - L'ENJEU
La rivière le Cher, affluent de la Loire prend sa source à Mérinchal dans le département de la Creuse, à 713m d'altitude sur le plateau de Combraille dans le massif central. De sa source au barrage de Rochebut en amont de Montluçon, sur 43km, c'est LE CHER TORRENTIEL. Puis LE CHER SAUVAGE, sur 201 km, de Montluçon à Noyers-sur Cher, doublé du Canal de Berry. Le CHER fut Classé comme flottable sur 131 km, du moulin d'Enchaume à Vierzon, et, comme navigable, de Vierzon à la confluence avec la Loire, sur un parcours de 151 km, divisé en 3 sections, dont les conditions de navigabilité sont très différentes.
SECTION 1 - De Vierzon à Noyers, soit 71 km. Abandonnée totalement par la batellerie, qui empruntait pour ce trajet le canal de Berry, latéral à la rivière. De Vierzon à Noyers par le canal de Berry : 55 km et 13 écluses. Seul le tronçon de Selles sur Cher à l'écluse de Noyers est aujourd'hui navigué, soit 13 km exploités par le Syndicat intercommunal du Canal de Berry, avec la ténacité de son président M Bloquet Voisin, maire de Langon. De son côté, l'association ARECABE milite pour la réouverture du canal à la navigation depuis 10 ans.
SECTION 2 - De Noyers à Rochepinard (barrage de Tours) : 62 km, 16 écluses. C'est le Cher canalisé. Mouillage moyen 1m20 avec un minimum de 0.75m. La navigation, en l'absence de balisage sur une partie de son cours se fait aux risques et périls des usagers. Bien que la rivière ne soit pas reconnue particulièrement dangereuse, il est prudent de se renseigner auprès des plaisanciers autochtones : sorties de certaines écluses délicates, hauts fonds. Les Amis du Cher Canalisé travaillent sur un document d'aide à la navigation sur le Cher. A ce jour, compte tenu de travaux sur certains barrages, on peut naviguer sur les tronçons bleus de la carte ci-dessous dont le terminus est le barrage de Larçay.
SECTION 3 - Du barrage de
Tours à la confluence : 21 km - 2 barrages avec pertuis
difficiles. Pas de Chenal régulier. Le mouillage moyen en période
d'étiage est limité à 0.40m. Le passage des pertuis n'est pas
possible et ces biefs sont navigués presque exclusivement par des
bateaux associatifs (copies de bateaux traditionnels de la marine
de Loire). Nous ne pouvons que vous déconseiller de vous
aventurer sur ces biefs qui ne communiquent pas entre
eux.
Le Cher à l'étiage à Saint-Martin Le Beau.
PASSIONNE D'HISTOIRE LOCALE DE LA NAVIGATION ?
Archives départementales de la navigation (cliquer ici pour en avoir la liste)
Dans les années 1980 ces syndicats
lancent l'idée de réhabiliter le Cher canalisé à la navigation de
plaisance.
remise en état et reconstruction des portes
d'écluse, pontons, et autres travaux sont alors lancés. Au début de
ce nouveau siècle, de nouveaux types de barrages sont lancés dans
le Loir et Cher. mais le financement s'avère deux fois plus onéreux
que prévu. Les chantiers sont interrompus et le syndicat n'est pas
suivi par les politiques qui pourtant avaient appuyé ce
projet.
Les choses sont compliquées et désynchronisées car on va jusqu'à payer des indemnités d'arrêt de chantier plus importantes que si on avait payé pour terminer les barrages commencés !. Parallèlement les autorités concernées n'ont rien préparé pour assurer la suite de la gestion et la fin de concession a sonné le 25 juillet 2005.
Le syndicat du Cher canalisé du loir et Cher est dissous depuis la fin 2007.
L'état quant à lui veut refiler le "Cher bébé" aux collectivités locales qui hésitent face à l'inconnu de cette gestion et de ses multiples implications. Qui reprendra la suite ? Le syndicat d'Indre et Loire demande alors une première autorisation d'occupation temporaire du domaine public qui est accordée jusqu'à la fin de l'année 2007. Parallèlement un bureau d'étude est chargé de faire des propositions de solutions et les élus concernés donneront leur verdict, dont voici les 3 scénarios proposés par le Conseil Régional du Centre:
1 - Abandon des ouvrages et retour à l'état sauvage (on ne voit pas bien la nécessité d'engager des frais d'étude pour en arriver là).
2 - Maintien d'un bief en eau : celui du château de Chenonceau (l'argent public engagé jusqu'à maintenant n'aurait alors servi à rien et le peu qui servirait le serait à des fins privées ?.....là encore point besoin d'un bureau d'études pour proposer une telle idée saugrenue !
3 - Maintien des ouvrages en état : solution possible puisque le syndicat du Cher canalisé de l'Indre et Loire le fait depuis 50 ans!
4 - Projet plus ambitieux englobant toutes les données économiques, environnementales et touristiques et surtout pour tous les usagers. Reprendre les travaux dans le 41 ne serait pas une utopie. 3 millions d'euros serait une somme réaliste à réunir (Une partie de l'argent du projet de barrage de Chambonchard qui ne sera pas réalisé pourrait aider efficacement le projet et en finir avec les batailles de clocher).
Face à cette situation, en octobre 2005, des amoureux de la rivière et propriétaires de bateaux se sont regroupés en association : Les Amis du Cher canalisé.
En 2007, des élus et
riverains du département 41 font un bilan de la
situation
en basses
eaux :
odeurs,
plantes envahissantes etc.. et pensent rejoindre les amis du Cher
canalisé pour une action
commune.
Mi 2007, le bureau d'études rend son verdict sous la forme d'une proposition: remise en état des barrages à aiguilles existants - réalisation d'un barrage vanne-toit à Civray en aval du Château de Chenonceau - finition des chantiers de barrages vanne-toit abandonnés dans le Loir et Cher.
Ceci constitue une solution sage qui, si elle est acceptée par les élus concernés, l'état, le Conseil Régional et les Conseils Généraux, est prévue sur 7 années. Qu'on ne s'y trompe pas : nous sommes en 2013 et rien n'a encore été décidé ni commencé !.
Dans l'attente de la prise en charge du Cher par une collectivité. Ce qui évitera l'abandon jusqu'à la fin 2013.
Pendant ce temps, la majorité des communes riveraines du Loir et Cher, situées entre Chisseaux, limite du département d’Indre et Loire, et la ville de Montrichard en Loir et Cher, demandent à être rattachées au syndicat d'Indre et Loire; celui-ci étudie la mise en conformité des statuts afin de pouvoir légalement les intégrer.
Les statuts seront donc votés pour
les département d'Indre et Loire et du Loir et
Cher
Notre rôle aujourd'hui est d 'appuyer le syndicat du Cher canalisé d'Indre et Loire dans la poursuite de ses engagements en maintenant la navigation de mai à septembre inclus, et de rassembler les élus locaux des deux départements concernés sur un projet minima de maintien des ouvrages en attendant une solution meilleure pour les années à venir.
En 2008, les Préfets n'autorisent la remontée des barrages qu'à partir du 1er juillet e cela jusqu'au 15 octobre pour laisser passer les aloses pendant la période de migration.
Les amis du Cher Canalisé ont préconisé une solution, qui, si elle n'est pas idéale, permettrait de satisfaire tout le monde. Le ministère de l'environnement a acceptée des essais en 2009 sur deux barrages (seulement !) Cela servira au moins à conserver un professionnel du fluvial pendant une année. Et après ?
Autant dire que ces essais de la part de l'ONEMA n’ont pas été menés scientifiquement et que la conclusion de leur part fut évidemment négative. La volonté de réussite n'était pas au rendez-vous.
L'abandon de ces ouvrages réduirait le Cher à un mince filet d'eau en été et aurait de graves conséquences sur l'économie de la région et l'équilibre écologique de la rivière et de la vallée.
En 2011, le barrage - éclusé de Nitray est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. C'est au moins un barrage de sauvé.
Le Cher permet encore l'irrigation de cultures agricoles. Chaque plan d'eau formé par un barrage permet de stocker plus de 10 millions de mètres cubes d'eau. Sans cette réserve, les agriculteurs puiseront dans la nappe phréatique qui voit son niveau baisser de 0,50m par an ! Certains de ces plans d'eau servent de bases de loisirs ou l'on pratique la voile, l'aviron. La pêche, forte de plus de 10000 adhérents, subirait un déséquilibre établi depuis plus de 150 ans. Le Cher possède également la seule base viable de ski nautique de la région.
Les voies vertes pour les randonnées cyclistes et pédestres ne peuvent avoir d'intérêt qu'avec une rivière en eau, avec des pécheurs et des bateaux, et l'on peut se demander quels seraient les problèmes liés aux rejets des effluents face à un niveau d'eau insuffisant.
Des bateaux commerciaux vivent de la rivière : La péniche-hôtel Nymphéa, la Gabare et Ambacia. Des bateaux-patrimoine sillonnent le Cher et donnent un cachet supplémentaire vis-à-vis du tourisme : les Toues Cabanées Marivole et Valchantray, les Futreau Jean Bricau et Milandre .
Revenons à cette hypothèse de dupes : même si une solution partielle évitait l'étiage aux pieds du château de Chenonceau, ceci reviendrait à admettre que tout le travail effectué jusqu'aujourd'hui serait pure perte, du gaspillage de l'argent public, et enfin que nous serions la seule région de France qui ne serait pas arrivée à faire ce que toutes les autres ont réussies !
Un tel tableau ne pourrait être qu'un constat d'échec politique à tous les échelons.
Notre démarche vous intéresse ?Pour un contact cliquez ici